الانشقاق

Sourate AL-INSIQAQ / LA DÉCHIRURE en phonétique | Sourate 84

AL-INSIQAQ · 25 versets

Description de la sourate AL-INSIQAQ / LA DÉCHIRURE

Description de la sourate Al Ichiqaq

Sourate Al inchiqaq, 84ème sourate du Saint Coran, est appelée La Déchirure car elle fait référence au Jour de la Résurrection lorsque le ciel se fendra. Révélée à la Mecque, son discours est du même style que d’autres sourates du Juz Amma faisant également mention des événements du Jour Dernier. 

Quels sont les thèmes de la sourate Al Inchiqaq ?

Cette sourate présente 4 parties :

Verset 1 au verset 5 : Allah présente les Signes du Jour Dernier

Verset 6 à 15 : Allah présente ce qu’il adviendra des Hommes, chacun selon son oeuvre. Ceux qui recevront leur Livre de la main droite et s’en retourneront vers leur famille au Paradis, et, ceux qui raillaient sur Terre les croyants, et exultaient auprès de leur famille, recevront leur Livre derrière leur dos et seront jetés en Enfer.

Verset 16 à 20 : La vie est présentée avec la métaphore “d’étages à monter”. Tout comme la nature, par laquelle Allah jure, et qui a un système de progression, les humains passent par une succession d’étapes dans leur vie. 

Verset 21 à 25 : Allah avertit ceux qui ne croient pas d’un douloureux châtiment.

Les 3 sourates suivantes ont le même style de Discours Divin commençant également par le terme “Quand” (Idha):

(84)Al Inchiqaq : V. 1 Quand le ciel se fendra(...)

(82)Al Infitar : V. 1 Quand le ciel se rompra(...)

(81)At Takwir : V.1 Quand le soleil sera obscurci(…)”

 

Ces sourates débutent par une séries d’étapes inévitables. En effet, Allah ne dit pas “si”, mais “quand” car ces choses se produiront lors du Jour Dernier. Cette suite d’étapes laisse la place à une interrogation : que va t-il s’y passer ? Dans une phrase complexe débutant par “quand” nous nous attendons forcément à ce que la phrase soit complétée par la proposition principale. Il semble manquer quelques éléments à cette série et pourtant le discours d’Allah est parfait. Ce qui semble être un vide est une invitation à réfléchir car par la suite Allah, à Lui La Gloire, enchaîne directement avec l’interpellation des Hommes : Ô toi l’Homme !

Pour dire que le ciel s’ouvre, Allah, à Lui la Gloire et La Majesté, emploie des mots variés. Ici, Chaqat, en arabe, est différent du mot Nfatarat, employé dans la sourate Al Infitar. Se rompre est vraiment différent de se déchirer. Si le premier parle de rupture, le second verset décrit ici une situation avec une dimension plus forte, irréversible, qui est la déchirure. Un papier déchiré peut-il se réparer ? Peut-on revenir en arrière et le rendre comme il était, à l’identique ?

 Cela veut aussi dire “quand le ciel va s’ouvrir complètement”. 

Dans le second verset, Allah parle de l’obéissance du ciel. Adhinat vient de deux noms en arabe : L’un exprimant la permission et l’autre l’écoute. Cela signifie que le ciel a écouté son Seigneur et lui a obéit. Ou qu’il lui a été donné la Permission de s’ouvrir complètement pour autoriser ce Jour à avoir lieu. Le ciel ne pourra qu’obéir au Seigneur de L’Univers.

Allah compare l’obéissance de Sa Création à la désobéissance de l’Homme.

On ne les voit pas obéir, ne comprend pas l’expression de leur obéissance (aux éléments de la nature) mais Allah nous dit en cela que Sa Création obéit quand Il lui ordonne. Comment se fait-il que, nous, nous rebellions ?

Puis Il décrit la Terre qui s’étirera, se nivellera. Le mot AlQat a plusieurs significations dont “jeter en face” ou “être en face”. Cela veut dire que la Terre jettera les morts après avoir été étendue. Elle les jettera sans n’omettre personne car “Takhalat” veut dire se vider complètement, ou laisser quelqu’un seul, en arabe.

 

Au verset 5 Allah répète que la Création obéit quand Il lui ordonne. Elle n’a pas d’autre choix. Tout obéit au Commandement d’Allah. 

La répétition de ce verset à deux reprises dans cette sourate nous fait réfléchir. Elle est censée nous amener à une introspection. Où en suis-je dans mon obéissance à Allah dans ma vie de tous les jours. Comment puis-je rester là à désobéir alors que les éléments de la vie, eux, Lui obéissent?

C’est pourquoi Allah nous interpelle à ce moment. “Ô toi qui t’efforces…”.

Cette vie est faite de difficultés, de succession d’étapes à franchir, dans l’impatience. Nous sommes tout le temps dans l’attente de quelque chose, de quelque accomplissement, d’un besoin en plus. Pourtant nous serons ramenés à notre Seigneur. 

La conclusion de tout cela est qu’on le veuille ou non, qu’on soit musulman ou non, qu’on y oeuvre ou non, nous aurons des difficultés dans la vie, et, qu’on le veuille ou non, nous rencontrerons notre Seigneur. Autant faire que ces efforts soient à Son Service. 

Le verset suivant pour les besoins de la traduction, a été traduit au futur alors qu’ Allah emploie la forme passée de l’arabe classique :“Celui qui a reçu son Livre dans sa main droite”. En effet, rien n’est plus sûr que ce qui est déjà arrivé ! C’est une formulation classique pour insister sur le fait que cela va arriver.

Celui qui recevra donc son Livre à sa droite aura un compte facilité. La droite a, chez les arabes, une connotation solennelle. Elle a plusieurs significations comme l’acceptation, l’accord et l’honneur de recevoir quelque chose, comme lorsque dans un contrat de mariage le mari doit prendre la main droite du tuteur de la future mariée pour solennellement accepter de se marier, de prendre en charge la mariée des mains de son tuteur. 

Ce Jour-là, le Jour du Jugement, régnera une nervosité à attendre que le Jugement ait lieu. Cette nervosité, les Compagnons du Prophète Mohamed, paix et salut sur lui, la ressentait. Omar Ibn Khattab, qu’Allah l’agrée, a dit:

Si le Crieur appelait pour ce Jour et que tout le monde irait au Paradis sauf une personne. Et bien je suis sûr que cette personne serait moi.

Omar Ibn Al Khattab, une personne à qui le Paradis a été accordé de la bouche du prophète, paix et salut sur lui, pensait comme cela. Comment pensons-nous? Comment évaluons-nous nos efforts ?

Avoir son Kitab (livre) à sa droite ne veut pas dire que l’on ne se trompe pas, ne fait pas de péchés, mais que le Seigneur outre-passera les fautes de Ses Serviteurs. 

Puis après ce compte facile, les gens retourneront vers leur famille heureux. Massrour vient de “sir” qui veut dire secret. Cela veut dire un bonheur intérieur, profond. Le véritable bonheur c’est lorsque l’on voit sa famille prier et croire avec nous en Allah, pour espérer être ensemble au Paradis. 

 

Alors que dans notre société tout ce que l’on fait pour notre famille est synonyme de preuve d’amour, Allah nous dit de faire attention car ils sont une épreuve pour nous (S.8 V. 28). Suivre nos sentiments pour nos enfants peut nous amener à fermer les yeux sur les actes blâmables, délaisser notre religion par peur de froisser etc. Aussi, tenir bon sur sa religion demande de l’amour et de la rigueur et tout ce que l’on fait pour les appeler à notre Din (religion) est la véritable preuve d’amour qui nous conduira à se réunir au Paradis, heureux les uns pour les autres.

Cette Ayat nous montre que seuls les membres de notre famille (tous ceux avec qui nous partageons des liens du sang) pourront nous rejoindre au Paradis.

 

Ensuite Allah dit que ceux qui recevront leur Livre derrière leur dos pleureront, demanderont à être détruits. Pourquoi derrière leur dos et pas la main gauche ? Et bien, car leurs mains (et donc la gauche)seront attachées derrière leur dos. Qu’Allah nous préserve de recevoir notre Livre ainsi. 

 

Thouboura veut dire être en pleurs et hurler, crier, supplier en criant. Ils préféreront appeler à leur destruction plutôt que d’aller en Enfer mais dans cet endroit ni un retour à la vie ni la mort ne seront possible. L’Enfer pour l'Éternité.

Le Feu, ici, n'est pas appelé Jahim. Il y a en effet plusieurs étages en Enfer et là Allah emploie le mot Sa’ir. Cette appellation de l’Enfer est associée à l’appel à la destruction(thouboura). Un endroit au Feu plein de rage.

Allah dit qu’auparavant, ils étaient auprès de leur famille heureux, dans le bonheur et ils ne se souciaient de personne. Ils n’avaient aucune empathie, mais plutôt du mépris. Ils se moquaient de ceux qui étaient humbles et qui croyaient en Allah. Ils ne se doutaient pas qu’ils retourneraient vers Allah, alors qu’Allah voit ce qui est à l’intérieur d’eux, ce qu’ils cachaient dans leur poitrine. C’est une invitation à faire le bilan de ce que comporte notre coeur. Tout un chacun devrait faire une introspection pour voir ce qu’il cache comme croyance, comme doutes, comme secrets car il aura à en rendre compte devant Celui à qui l’on ne peut rien cacher.

Ensuite vient le moment dans la sourate où Allah jure par une série d’éléments de la nature qui montre une progression. Allah jure d’abord par le coucher du soleil, puis par la nuit qui enveloppe tout et puis par la lune quand elle devient complète. 

C’est une progression des étapes de la nuit avec laquelle Allah nous dit que nous suivons, nous aussi, une suite d’étapes dans la vie, tout comme la nature. Il, à Lui La Majesté et La Gloire, emploie la métaphore de la montée d’escaliers pour dire que tout suit une logique avec des étapes successives. 

Et Il, à Lui la Gloire, interroge : Pourquoi ne croient-ils pas ? et ne se prosternent-ils pas quand le Coran est récité? Puis le fait qu’Allah connaît ce qu’ils cachent en eux est mentionné encore une fois avec un autre mot : You’oun qui veut dire cacher à l’intérieur de quelque chose.

Et pour finir, Allah utilise une formulation comme pour prendre en raillerie ceux qui se raillaient des croyants. Il dit au prophète Mohammad, paix et salut sur lui, de leur annoncer un châtiment douloureux, en employant le mot Bachir (annoncer en arabe) qui est normalement un terme pour annoncer quelque chose de joyeux, pour féliciter. Allah se raille d'eux par cette formulation.

Alors qu’aux croyants est réservé une récompense sans interruption, sans fin. 

Nous voyons que la sourate Al Inchiqaq commence par “Quand  le ciel se fendra” et se termine par le devenir de mécréants et des croyants: “un châtiment douloureux” pour les uns et “une récompense sans compter” pour les autres qui seront annoncés ce Jour-là. SubhanaLah !

Qu’Allah nous accorde un compte facile et notre Livre à notre droite. Amine 

 

 

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Bismi Allāhi Ar-Raĥmāni Ar-Raĥīmi

1 'Idhā As-Samā'u Anshaqqat

2 Wa 'Adhinat Lirabbihā Wa Ĥuqqat

3 Wa 'Idhā Al-'Arđu Muddat

4 Wa 'Alqat Mā Fīhā Wa Takhallat

5 Wa 'Adhinat Lirabbihā Wa Ĥuqqat

6 Yā 'Ayyuhā Al-'Insānu 'Innaka Kādiĥun 'Ilá Rabbika Kadĥāan Famulāqīhi

7 Fa'ammā Man 'Ūtiya Kitābahu Biyamīnihi

8 Fasawfa Yuĥāsabu Ĥisābāan Yasīrāan

9 Wa Yanqalibu 'Ilá 'Ahlihi Masrūrāan

10 Wa 'Ammā Man 'Ūtiya Kitābahu Warā'a Žahrihi

11 Fasawfa Yad`ū Thubūrāan

12 Wa Yaşlá Sa`īrāan

13 'Innahu Kāna Fī 'Ahlihi Masrūrāan

14 'Innahu Žanna 'An Lan Yaĥūra

15 Balá 'Inna Rabbahu Kāna Bihi Başīrāan

16 Falā 'Uqsimu Bish-Shafaqi

17 Wa Al-Layli Wa Mā Wasaqa

18 Wa Al-Qamari 'Idhā Attasaqa

19 Latarkabunna Ţabaqāan `An Ţabaqin

20 Famā Lahum Lā Yu'uminūna

21 Wa 'Idhā Quri'a `Alayhimu Al-Qur'ānu Lā Yasjudūna

22 Bali Al-Ladhīna Kafarū Yukadhibūna

23 Wa Allāhu 'A`lamu Bimā Yū`ūna

24 Fabashirhum Bi`adhābin 'Alīmin

25 'Illā Al-Ladhīna 'Āmanū Wa `Amilū Aş-Şāliĥāti Lahum 'Ajrun Ghayru Mamnūnin